mercredi 15 octobre 2014

Nos chroniques: "Ulysse: les Chants du Retour" de Jean Harambat, "Petite Voleuse" de Michael Cho et "Moi, Assassin" d'Antonio Altarriba et Keko

Ulysse : les Chants du Retour de Jean Harambat
Quel bonheur de (re-)découvrir l’histoire du retour d’Ulysse à Ithaque! En effet, les talents de narrateur de Jean Harambat nous la rendent réellement passionnante et proche car Ulysse est avant tout un héros moderne qui a le sens de l’humain et qui nous ressemble dans sa simplicité, ses doutes, sa solitude et sa quête d’identité. Si le cœur du récit nous plonge dans la Grèce antique, l’auteur fait également intervenir des personnages contemporains (historiens, anthropologues, écrivains…) qui permettent de mieux comprendre l’Odyssée d’Homère et de l’ancrer dans notre époque. Cette alternance entre passé et présent, entre le mythe et la réalité, nous fait redécouvrir toute la complexité du personnage d’Ulysse et nous rappelle que si l’Homme est mortel, il est avant tout histoire, civilisation, culture, invention, ouverture et transformation ! Un récit brillant et inventif qui nous fait autant aimer le monde d’Ulysse que le nôtre !!  (Philippe)
Petite voleuse de Michael Cho
Corrina rêvait d’une carrière d’écrivaine; elle se morfond depuis 5 ans dans une agence de pub new-yorkaise. Une vie entre parenthèse en décalage avec son environnement ultra-stimulant. Un enchaînement d’événements anodins va pourtant l’amener à bousculer cette monotonie. Avec Petite Voleuse et à la manière d’un Adrian Tomine, Michael Cho raconte avec humour et simplicité la banalité de notre mode de vie urbain. Une histoire-miroir plus déroutante qu’elle n’y paraît ! (Pascal)
Moi, Assassin d’Antonio Altarriba et Keko
Le personnage principal de Moi, Assassin n’éprouve aucun remords, ni regrets lorsqu’il tue quelqu’un. Il planifie froidement son crime et ne laisse strictement rien au hasard. Tuer fait partie d’une philosophie de vie. Si ce profil peut faire penser à celui du personnage principal de la série Le Tueur, Enrique Rodriguez Ramirez n’est en rien un tueur à gages professionnel mais bien un professeur universitaire dont les travaux lui ont valu une reconnaissance nationale et internationale. Néanmoins, pour lui, « tuer n’est pas un crime. Tuer est un art. Un art dans lequel l’homme excelle et se perfectionne depuis les origines… L’assassin travaille la matière la plus précieuse et difficile à manier : la vie… Expression d’une radicalité absolue, il crée en donnant la mort… Tuer est l’acte transcendant par excellence ». Se distinguant, selon lui, des tueurs en série par l’élan créatif et l’intellectualisation de son acte… L’auteur de L’Art de Voler retrace le parcours étonnant et glaçant d’un assassin lucide sur sa pulsion criminelle et dont la mise en pratique des théories sur l’art et la cruauté questionne le sens moral du meurtre et la valeur d’une vie dans nos sociétés!  (Philippe)
Ulysse : les Chants du Retour de Jean Harambat, Actes Sud BD, 23.40€ (au lieu de 26.00€)
Petite Voleuse de Michael Cho, Delcourt, 14.00€ (au lieu de 15.45€)
Moi, Assassin d’Antonio Altarriba et Keko, Denoël Graphic, 18.00€ (au lieu de 19.90€)

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